• La préhistoire
    Ban Chiang est un site archéologique du nord-est de la Thaïlande, près d'Udon Thani. En 1967 y ont été découverts des vestiges d'une culture inconnue datant de l'âge de bronze âgé de 2500 à 4000 ans avant Jésus-Christ. Les habitants de ce site, avaient développé des outils de bronze et commencé la culture du riz en rizière ce qui indique le début d'une société organisé. Des sépultures et un grand nombre de poteries peintes et objets en bronzes plus tardifs ont été mis à jour. Le site sera classé Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1992.


    Avant l'arrivée des Thaï

    Founan et Chenla
    Au IIIème siècle, une puissance maritime connue seulement par le nom que lui donnent les textes chinois, le Founan, dont le centre économique était situé dans l'actuelle région d'Oc-Eo dans le sud du Viêtnam, contrôle le sud du Viêtnam, la basse vallée du fleuve Chao Phraya et le nord de la péninsule malaise. La description qu'en donne le compte-rendu d'une mission chinoise venue entre 245 et 250, qui les décrits comme "tous laids et noirs avec des cheveux frisés, allant nus et nu-pied", on pense que les habitants du Founan était ethniquement khmer. A la fin du Vème siècle apparaît, dans le sud de l'actuel Laos, une nouvelle puissance, agraire celle-ci, et également connue seulement par son nom chinois : le Chenla. Ce royaume s'étend bientôt sur le nord du Cambodge actuel et le nord-est de ce qui est maintenant la Thaïlande, et finit par annexer le Founan. On considère que le Chenla est l'ancêtre du Cambodge.


    Les Môn
    Entre les VIème et IXème siècle, la civilisation qu'on appelle Dvaravati s'épanouit sur un territoire situé dans le centre de la Thaïlande (voir Indianisation de la péninsule indochinoise). Cette civilisation appartient à un peuple, les Môn, qui peuplent une région allant de la basse Birmanie au nord de la péninsule malaise. La dispersion des sites attribués au Dvaravati mène à penser que sa prospérité est liée au commerce qui sillonne l'Asie du Sud-est continentale. Au VIIIe ou IXème siècle, les Môn fondent sur le site de la ville actuelle de Lamphun le royaume de Haripunjaya, qui se maintien jusqu'au XIIIème siècle.

    La péninsule malaise
    Très tôt, la péninsule malaise s'intègre dans un réseau commercial maritime qui relie la Chine à l'Inde, qu'on appelle parfois la Route maritime de la soie. Les cités-états portuaires de la péninsule adoptent des modèles culturels et politiques indiens (voir Indianisation de l'Indonésie). Des textes chinois du IIIème siècle après J.-C. mentionnent une cité qu'ils appellent Dun-sun, située dans le nord de la péninsule, qui contrôle les deux côtes. Plus au sud, on a trouvé, près de la ville actuelle de Chaiya, des vestiges qu'on a datés du début du Vème siècle et appartenant à une cité que les textes chinois appellent Pan-pan.
     A Chaiya même, on a trouvé une inscription datée de 697 de l'ère Saka (soit 775 près J.-C.), qui proclame qu'un roi de Sriwijaya, cité-état dont l'emplacement était sur l'actuelle ville de Palembang dans le sud de l'île indonésienne de Sumatra, y a érigé un stupa.

    Les Khmer
    A partir du IXème siècle les Khmer, qui ont établi leur capitale à Angkor (voir Histoire du Cambodge), prennent progressivement le contrôle de l'ensemble de l'Asie du Sud-est continentale, imposant leur domination à leurs cousins les Môn. A cette époque, de premiers groupes de Thaï, provenant de la Chine méridionale, commencent à s'établir dans les marches septentrionales de l'empire khmer, au nord des monts Dangrek. Pendant les XIe et XIIème siècles, l'élément thaï devient dominant dans la population de la région.

    Les royaumes de Sukhothai et Lannathai (± 1238 - 1558)
    Selon la tradition, les chefs de clan thaïs de Sukhothai s'affranchissent de la suzeraineté des Khmer en 1238 et élisent un roi. Le fils de ce roi, Rama Khamhaeng (Ramkhamhaeng), est connu par une inscription datée de 1292, que les Thai considèrent comme l'acte fondateur de leur nation. Après sa mort, le pouvoir de Sukhothai a décliné et est devenu sujet du royaume d'Ayutthaya en 1365, qui a dominé la Thaïlande méridionale et centrale jusqu'en 1700. Beaucoup d'autres états thaïs ont coexisté avec Sukhothai, notamment le royaume de Lannathai ou de Lanna dans le nord. Cet État a émergé à la même période que Sukhothai, mais a survécu plus longtemps. Son histoire indépendante c'est terminée en 1558, quand elle est tombée aux mains des Birmans, elle a été dominée par la Birmanie et Ayutthaya alternativement avant de tomber aux mains de l'armée du Roi siamois Taksin en 1775.

    Le royaume d'Ayutthaya (1350 - 1767)
    Le premier souverain d'Ayutthaya, le roi Ramadhibodhi I, a apporté deux contributions importantes à l'histoire de la Thaïlande : l'établissement et la promotion du bouddhisme theravâda comme religion officielle, pour différencier son royaume du royaume hindou voisin d'Angkor, et la compilation du Dharmashastra, un code légal basé sur des sources hindoues et des coutumes thaïes traditionnelles. Le Dharmashastra est demeuré un instrument de la loi thaïe jusqu'à la fin du XIXème siècle. Ayutthaya a eu des contacts avec l'Occident, à commencer par les Portugais au XVIème siècle. Mais jusque dans les années 1800, ses relations avec les nations voisines comme l'Inde et la Chine étaient primordiales. Ayutthaya a dominé un territoire considérable, s'étendant des royaumes musulmans de la péninsule malaise aux Etats du nord de la Thaïlande. Néanmoins, les Birmans, qui contrôlaient le royaume de Lanna et avaient également unifié leur royaume sous une dynastie puissante, ont lancé plusieurs tentatives d'invasion dans les années 1750 et 1760. Finalement, en 1767, les Birmans ont attaqué la ville d'Ayutthaya et l'ont conquise. La famille royale a fui la ville où le roi est mort de famine dix jours plus tard, marquant la fin de la lignée royale d'Ayutthaya.

    La période de Bangkok, Thonburi (1768 - 1932)
    Après plus de 400 ans de puissance, en 1767, le royaume d'Ayutthaya a été conquis par les armées de Birmanie, sa capitale brûlée, et le territoire divisé. Le Général Taksin est parvenu à réunifier le royaume du Siam à partir de sa nouvelle capitale de Thonburi et s'est déclaré Roi en 1769. Cependant, le Roi Taksin est devenu prétendument fou, dépossédé de son titre, fait prisonnier et exécuté en 1782. Le général Chakri lui a succédé en 1782 à titre du Roi Rama I, le premier roi de la dynastie Chakri. La même année, il a fondé la nouvelle ville capitale de Bangkok, sur l'autre rive du fleuve de Chao Phraya face à Thonburi, la capitale de Taksin. Dans les années 1790, la Birmanie a été défaite et conduite hors du Siam, le Royaume Lannathai appelé aussi Royaume Lanna étant devenu exempt de l'occupation Birmane, un Roi d'une nouvelle dynastie a été installé dans les années 1790, ce Roi était effectivement un gouverneur marionnette du monarque Chakri.

    Les héritiers de Rama I sont devenus de plus en plus concernés par la menace du colonialisme européen après les victoires britanniques en Birmanie voisine en 1826. La première reconnaissance Thaïe d'une puissance coloniale dans la région, le Traité d'Amitié et du Commerce avec le Royaume Uni en 1826. En 1833, les États-Unis ont débuté des échanges diplomatiques avec le Siam, puisque que la Thaïlande porta ce nom jusqu'en 1939, et encore entre 1945 et 1949. Cependant, c'est pendant les règnes du Roi Chulalongkorn, et de son père le Roi Mongkut que la Thaïlande a établi un rapprochement ferme avec des puissances occidentales. Les Thaïs considèrent que les qualités diplomatiques de ces monarques, ajoutées aux réformes modernes du gouvernement siamois, ont fait du Siam le seul pays en Asie du Sud-est à éviter la colonisation. Ceci se reflète dans son nom moderne, Prathet Thaï ou Thaïlande, nom employé non officiellement entre 1939 et 1945 et officiellement déclaré officielle le 11 mai 1949, le mot prathet signifiant "pays" et le mot thaï signifiant "libre".

    Le Traité anglo-siamois de 1909 établit la frontière moderne entre le Siam et la Malaisie britannique. Le Siam doit céder à l'Angleterre les sultanats malais de Kedah, Kelantan, Perlis et Terengganu, jusque là ses vassaux et qui deviennent protectorats britanniques. La suzeraineté thaïe est maintenue sur le royaume de Patani (divisé depuis pour donner les provinces de Patani, Yala, Narathiwat) et le district de Setul, détaché du Kedah (et devenu depuis la province de Satun). Une série de traités avec la France a fixé la frontière orientale présente du pays avec le Laos et le Cambodge, le Siam plus tôt avait fait des réclamations et dans une certaine mesure contrôlé ces deux territoires.

    Les relations avec les Européens au XIXème siècle
    Progressivement, au XIXème siècle, le Siam recule face à deux puissances européennes : le Royaume-Uni et la France. Ces deux puissances grignotent le Siam, à la fois territorialement sur ses marges, et sa souveraineté.La France, en 1873 et 1883, intervient deux fois pour mettre fin au piratage des Pavillons noirs dans le Tonkin, théoriquement sous protectorat siamois. En réaction, le Siam occupe Luang Prabang en 1883, mais ne peut empêcher l'installation d'un vice-consulat français dans cette ville en 1886 (Auguste Pavie), ni l'annexion en 1888 de 72 cantons par la France. En 1893, plusieurs incidents opposent le Siam et la France : celle-ci soit les provoque, soit exagère leur importance, faisant ainsi monter la pression, jusqu'à l'envoi illégal de deux canonnières à l'embouchure du fleuve Chao Phraya, dont les capitaines annoncent leur intention de remonter jusqu'à Bangkok. Le Siam se met en tort en ouvrant le feu : le casus belli est saisi par le résident français à Bangkok, Pavie. Celui-ci exige l'abandon de la rive orientale du Mékong ; un blocus est mis en place à l'embouchure du Chao Phraya. Le Siam cède, et la France ajoute à ses exigences une zone démilitarisée large de 25 km le long de la rive occidentale du Mékong, plus les provinces de Battambang et de Siam Reap. La ville de Chanthaburi est occupée par une garnison française (traité signé le 3 octobre 1893). Le 13 février 1904, la France annexe Luang Prabang et Champassak. Du côté anglais, des provinces sont réunies à la Birmanie. Le chemin de fer vers Singapour est concédé en exclusivité à une société britannique. Le Royaume-Uni obtient de plus l'assurance qu'aucun canal ne sera percé dans l'isthme de Kra.
     Au total, le Siam perd 456.000 km² durant le règne de Chulalongkorn.

    La fin de la monarchie absolue (1932) et ses conséquences
    En 1940, profitant de l'affaiblissement de la France, la Thaïlande attaque l'Indochine française. La guerre franco-thaïlandaise dure quelques mois, et se conclut par une victoire thaïlandaise, et l'annexion de quelques provinces.

    1973 et après : un début de démocratie
    L'histoire de la Thaïlande depuis 1973 a été une suite de transitions difficiles et parfois sanglantes entre le pouvoir militaire et civil. La révolution de 1973 a été suivi d'une brève et instable démocratie suivi du retour à un régime militaire porté au pouvoir par un coup d'état en 1976. Ce régime militaire a été très instable du aux multiples coups d'état. Au cours de la plus grande partie des années 80, le général Prem Tinsulanonda a régné sur la Thaïlande à la tête du régime militaire, et ce, avec un mandat démocratique à partir de 1983. Par la suite, le pays est demeuré une démocratie mise à part une brève période sous un régime militaire de 1991 à 1992. Le parti Thai Rak Thai (Thaï aime les Thaïs) mené par le premier ministre Thaksin Shinawatra a gouverné le pays de 2001 à 2006, avant d'être renversé par un putsh militaire.

    Révolution
    En octobre 1973 des manifestations massives ont été tenues à Bangkok, exigeant la fin du régime militaire. Le Général Thanom Kittikachorn a répondu avec force, et jusqu'à 70 manifestants ont été tués dans les rues, du jamais vu en Thaïlande. Cette intervention violente du régime militaire a incité le Roi Rama IX à faire sa première intervention dans la politique Thaïlandaise en retirant son appui au régime militaire, et le 14 octobre 1973, le Général Thanom Kittikachorn a démissionné et a quitté le pays.

    Les événements d'octobre 1973 se sont relevés être une révolution dans la politique thaïe. Pour la première fois, la bourgeoisie urbaine, menée par les étudiants, avait défait les forces combinées de la vieille classe régnante et de l'armée et gagné la bénédiction apparente du Roi pour une transition à la pleine démocratie, symbolisée par une nouvelle constitution qui prévoit une législature entièrement élue.

    Malheureusement, la Thaïlande n'avait pas encore produit une classe politique en mesure de faire fonctionner cette nouvelle démocratie sans à-coup. Les élections de janvier 1975 n'ont pas produit une majorité stable, et une nouvelle élection en avril 1976 a donné les mêmes résultats. Le politicien vétéran Seni Pramoj et son frère Kukrit Pramoj se sont alternés au pouvoir, mais n'ont pas été en mesure de créer une réforme cohérente du système politique. La forte hausse des prix du pétrole en 1974 a mené à une récession et à l'inflation, affaiblissant la position du gouvernement. Le geste politique le plus populaire du gouvernement démocratique a été de programmer le retrait des forces américaines de Thaïlande.

    La sagesse de ce geste a été bientôt remise en cause, quand les communistes victorieux ont pris le pouvoir au Vietnam, au Laos et au Cambodge en mai 1975. L'arrivée des régimes communistes aux frontières de la Thaïlande, l'abolition de 600 ans de monarchie Laotienne et l'arrivée d'une pléthore de réfugiés du Laos et du Cambodge, a tourné l'opinion publique de la Thaïlande à nouveau vers la droite et les conservateurs ont fait bien mieux aux élections de 1976 qu'elles avaient fait en 1975. L'aile gauche du mouvement d'étudiant n'a pas accepté cette victoire et a continué à manifester pour des changements radicaux.

    Régime militaire
    À la fin de 1976, l'opinion de la bourgeoisie modérée a tourné le dos au radicalisme de plus en plus militant des étudiants basé à l'Université Thammasat. L'armée et les parties de droite ont lutté contre les radicaux avec des groupes paramilitaires tels que les "Village Scouts" et le "Red Gaurs". L'exemple s'est présenté en octobre quand Thanom est revenu en Thaïlande pour entrer au monastère. Des manifestations violentes d'étudiants se sont heurtées à des contre-manifestants dans la violence. Le 6 octobre 1976, l'armée a lâché les paramilitaires sur les manifestants, et a utilisé cette orgie de violence, dans laquelle des centaines d'étudiants ont été torturées et tuées, pour suspendre la constitution et reprendre le pouvoir.

    Coup d'état
    Le 19 septembre 2006, profitant de la présence à New York du Premier Ministre, une partie des forces armées organise un coup d'État et prend le pouvoir. Le chef de l'armée, le général Sonthi Boonyaratkalin, 59 ans, premier musulman à occuper ce poste dans le royaume bouddhiste, a pris la tête d'un "Conseil pour la réforme démocratique" formé des commandants des trois armes et de la police, qui a abrogé la Constitution, décrété une loi martiale aux contours mal définis, dissous le gouvernement et pris tous les pouvoirs. Les futures élections sont prévues pour fin 2007 ou 2008.





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique